ASSE-Rodez : “Profitez les gars” conseille l’ancien gardien de Saint-Étienne Jérôme Alonzo
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ASSE-Rodez : “Profitez les gars” conseille l’ancien gardien de Saint-Étienne Jérôme Alonzo

France Bleu Saint-Étienne Loire : Les Verts reçoivent Rodez ce vendredi 10 mai, ils sont aux portes de la Ligue 1. Comment vivez-vous cette situation, désormais en tant que supporter?

Jérôme Alonzo: Je suis comme un gosse, ça me fait retomber dans des émotions un petit peu oubliées. C’est à part, ce qu’on a vécu il y a 25 ans, une montée dans un club comme Saint-Étienne c’est tellement à part. Je suis entre nostalgie et envie aussi. Je les envie parce que les sensations que j’ai vécues à l’époque, c’est unique dans une carrière de footballeur. Ça vaut autant, je trouve, qu’un titre, qu’une qualification en coupe d’Europe. J’ai plein de sentiments mélangés, c’est que du bon! Et surtout envie d’être à leur place, parce que ça manque beaucoup.

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FBSEL : Vous n’êtes pas surpris de voir l’ASSE jouer la remontée directe, jouer la deuxième place du classement.

J.A.: On est toujours surpris, rappelons nous d’où on vient! On a aussi eu des débats au cœur de l’hiver où Sainté était 12ᵉ. Je m’en souviens quand même, je ne suis pas complètement fou et je sais d’où ils viennent, les garçons. Mais par rapport à la constance, au changement de coach … J’aime beaucoup le boulot que fait Dall’Oglio [l’entraîneur des Verts NDLR]. Il y a des joueurs très forts qui sont arrivés au mercato aussi. On est toujours surpris qu’une équipe 12ᵉ en hiver se retrouve à jouer la montée au mois de mai. Mais quand vous bossez bien en Ligue 2, et je sais de quoi je parle, il n’y a pas de secret.

FBSEL : Vous aviez à l’époque mentionné le fait que la défense, c’était capital. Là, Sainté a la meilleure défense de Ligue 2. C’est ça aussi la clé du succès?

J.A.: On gagne des matches avec une attaque, on gagne des titres en défense. C’est toujours ce qu’on m’a appris et ce que j’ai appris dans ma carrière.

FBSEL: Il y a une interrogation avant ce match : Gauthier Larsonneur, le gardien des Verts, potentiellement forfait. Vous, ancien gardien en plus, comment vous voyez cette situation?

J.A. : J’adore Gauthier. Mais c’est un match. Il y a Étienne Green qui en pleine forme derrière. Sur un match, je ne pense pas que ça puisse handicaper Saint-Étienne. Il manquerait deux ou trois joueurs de champ majeur dans le cœur du jeu, je vous dirais “il y a un problème”. Mais malgré toute l’affection et le respect que j’ai pour Gautier, je pense qu’Étienne, sur un match ou deux, peut tout à fait faire le job.

Nous les gardiens, on est déjà des êtres stressés de nature. Étienne est numéro deux cette saison, il sait qu’on attend le dernier moment pour que Gauthier puisse prendre les décisions en consultation avec le staff médical. Donc ne vous inquiétez pas, Étienne sera prêt. Je me rappelle qu’il a débuté dans le métier en jouant le maintien, donc la pression, il connaît.

FBSEL: On aimerait tous être une petite souris pour voir comment ça se passe dans les vestiaires à quelques heures du coup d’envoi. Vous, Jérôme Alonzo, quand vous aviez joué la montée, quelle était l’ambiance dans l’équipe?

J.A.: Moi, j’étais blessé, les trois derniers matches de la montée, je les vivais un peu par procuration. Je suis très envieux, très intrigué aussi parce que j’ai vécu d’autres montées dans ma vie, mais à Sainté pas vraiment. Des tribunes, ce qui transpirait de mes copains, c’était une grande sérénité mêlée à une grande envie. On était un peu sûrs de notre fait quand même, parce qu’on avait été très forts toute la saison, on était un petit peu sûrs de nous. Pas arrogants mais sûrs de nous.

FBSEL : C’est ça la clé au final, d’une remontée, c’est un état d’esprit aussi?

J.A. : Tout à fait. La Ligue 2, c’est très compliqué. J’ai eu la chance de faire trois montées dans ma carrière et ce sont des moments fantastiques. Mais c’est tellement dur. C’est un marathon. La Ligue 2, c’est pénible. Il n’y a pas que des beaux matchs. Parfois, on se fait chier. On joue contre des équipes, parfois très faibles, parfois très fortes étonnamment, c’est un combat de chaque semaine. Je peux tout à fait comprendre que là, devant la ligne d’arrivée, on soit très impatient. Il faut contrôler son impatience, contrôler ses émotions. C’est aux cadres et au coach de s’y atteler. Et après être sûr de soi et pas arrogant, c’est le secret.

FBSEL : Vous avez un mot, un conseil pour nos Verts, à quelques heures du coup d’envoi de la réception de Rodez?

J.A.: J’ai un mot : profitez. Ca passe vite une carrière. Ces moments là, il faut les chérir, faut profiter, savourer chaque seconde. Parfois ce n’est pas du plaisir, parfois c’est plus de tension que de plaisir. Souvent les gens disent : “prenez du plaisir“. Il n’y a rien de plus faux. Parce que quand on rentre pour un match pour la montée, ce n’est pas du plaisir. Avant, on a mal au ventre, on a envie de vomir. Croyez moi, on dort pas la veille. C’est dur, mais faut profiter quand même de cette souffrance. La pression c’est une souffrance, mais c’est beau. Croyez moi les gars, profitez de chaque seconde parce qu’une carrière ça passe très très très vite.

FBSEL : Dernière petite question vous allez suivre le match ce soir?

J.A.: Vous rigolez ou pas? Évidemment, je vais mettre mon maillot vert sur le dos!

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